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 Le contrat de la Main Brisée

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Caiomhe

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MessageSujet: Le contrat de la Main Brisée   Le contrat de la Main Brisée I_icon_minitimeMar 8 Fév - 18:56

Ce récit introduit de nouvelle quêtes pour le Ronae ainsi qu'une justification pour que les autorités nous laissent tranquilles !

I - Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

La taverne de Baille-fond était un repère pour le moins pouilleux. Gobelins louches, Orcs déserteurs jouant aux dés, voyageurs n'aimant pas les questions y défilaient et s’y accumulaient. Au milieu de tout cela, cette coquette et élégante Sin'dorei ne semblait pas à sa place. Pourtant cela faisait maintenant des semaines qu'elle s'installait à une table pour griffonner cartes et glyphes sans faire d'incidents, si bien qu'elle faisait désormais parti du décor au même titre que le reste de la clientèle.

"Caiomhe Sparklight ?"
La jeune Elfe leva un œil surpris de sa carte. On ne lui adressait pas la parole en général, sauf quelques grossiers personnages qui prenaient pour vraies les rumeurs sur les mœurs sexuelles des Elfes. Encore moins on connaissait son nom.
"Qui le demande ?", interrogea-t-elle à l'imposant Orc qui se tenait devant elle.
"Un type qui représente des types."

Caiomhe jaugea cet orc tout à fait typique.
"Vous êtes le nouveau videur ?", suggera-t-elle avec malice.
"Un type qui représente des types qui représentent un type dont le nom commence par G."
"Garona ?"
"J'ai dit un type."
"Guldan ?"
"Un type vivant."
"Gruul ?"
"J'ai dit vivant !"
"Gruul est mort ?"
"Non mais t'as fini de jouer aux plus malines l'Elfe ?"

De toute évidence, ce n'était pas un simple grunt. Un Orc qui fait des mystères... Cela ne peut-être qu'un agent de la Main Brisée. Mais que pouvait-il bien faire ici ?
"Vous me voulez quoi ?", demanda Caiomhe sur la défensive.
"On aime pas trop les gens qui s'adonnent à vos genres d'activités."
"Faire des dessins dans les auberges ?"
"Tu vas vite fait arrêter de me prendre pour un con ou ça va barder."
La jeune femme soupira et tendit la main vers un attroupement de déserteurs jouant aux dés d'un air de dire: "non mais vous avez pas mieux à faire ?" Question aussitôt suivit d'une réponse:
"On s'occupera d'eux en temps voulu."

"Bah alors on peut aussi attendre le temps voulu", trancha Caiomhe en penchant le nez sur sa carte.
"C'pas aussi simple l'elfe !"
La navigatrice posa son crayon, croisa les doigts et fixa l'Orc dans le blanc des yeux.
"Un cataclysme a ravagé vos terres, c'est la guerre totale sur tous les fronts, l'Alliance est à vos portes, le Marteau du Crépuscule vous sabote de l'intérieur et vos déserteurs courent librement sur votre propre territoire. Comment ça pourrait être plus simple en ce qui concerne d'honnêtes marchands comme nous ?"

Long silence, l'agent Orc semblait moyennement goûter ce constat.
"On est plus à un choix stratégique débile près... Ce choix stratégique débile, ça serait dommage que des -honnêtes marchands- en fassent les frais."
"Vous savez où vous pouvez vous mettre vos menaces ?", grogna Caiomhe.
"Bon ça suffit. Je suis pas là pour ça. Je suis là pour... raconter une petite histoire."

L'elfe leva un sourcil, intriguée. L'Orc s'invita à la table en commandant une bière. Décidément, il se croyait tout permis !
"C'est l'histoire d'un groupe -d'honnêtes marchands- dont le navire échoué avait besoin de réparations et de matériel. Un jour, par hasard, ce groupe -d'honnêtes marchands- a trouvé, par hasard, une cache d'armes. Une cache d'armes appartenant, par hasard, à Theramore. Alors, ils se sont dit qu'au fond, c'était pas si terrible d'emprunter ces canons pour pouvoir défendre leur cargaison, même si ça demandait, par hasard, de dérouiller quelques gardes. Et subitement... on a, par hasard, totalement cessé de leurs demander leurs papiers sur le territoire de la Horde."

Caiomhe fronça les sourcils, méfiantes... mais bel et bien curieuse, voir intéressée:
"Vous avez capté mon attention, dites-m'en plus."
"Les -honnêtes marchands- on eut vent de la position de cette planque... par hasard", expliqua l'orc avant de laisser tomber un parchemin sur la table avec un "Oops" témoignant de son extrême habileté d'acteur !
"Que cela soit clair, on est pas des Corsaires."
"Vous pouvez vous garder votre liberté. Tout ce qui m'intéresse, c'est que, par hasard, -des choses- qui nous arrangent bien -arrivent-. Tout le monde est content, tout le monde est gagnant."
"Et le -vous êtes avec nous ou contre nous- ?", insista la jeune elfe.
"C'est de la merde de politiques, on est dans le monde réel ici."

La jeune femme hésita encore un instant avant de s'emparer du parchemin.
"Je ne peux pas prendre la décision seule, revenez me voir dans une semaine. Mais je pense que le hasard fera bien les choses."
"Content qu'on se comprenne. Je reviendrai dans une semaine. Tu peux garder la bière l'Elfe."

Caiomhe demeura silencieuse, observant ce drôle d'Orc ne manquant pas de repartie alors qu'il quittait les lieux. Drôle de retournement de situation... qu'elle allait s'empresser de rapporter à ses mateys.


Dernière édition par Caiomhe le Mar 29 Mar - 16:39, édité 1 fois
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Caiomhe

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MessageSujet: Re: Le contrat de la Main Brisée   Le contrat de la Main Brisée I_icon_minitimeMar 29 Mar - 16:38

II – Immunité diplomatique
Caiomhe travaillait sur son nouveau glyphe, elle était proche du but, bientôt l’un des éléments les plus fondamentaux du Ronae serait réparé, alors… une grosse main verte s’écrasa sur la table, droit sous le nez de la jeune Elfe.
« Vous auriez juste pu dire bonjour, ou même hey », ronchonna-t-elle alors que le représentant de la Main Brisée prenait place en commandant une bière.
« J’aime soigner mes entrées… »

La mage passa un instant à détailler cet orc du regard. Avec son gros nez porcin cassé, ses petits yeux enfoncés et son crane proéminent, il n’avait rien qui puisse le distinguer d’un orc comme les autres.
« Je vous écoute… »
« Changement de plan, les canons ne sont plus prioritaires… », commença l’orc avant d’être interrompu vivement.
« Ola ola, commencez pas à me parler comme à un de vos laquets. »
L’orc répondit d’un grand sourire carnassier : « j’crois que t’as même pas idée de comment je parle à mes laquets, minette. Donc, quand si t’as fini d’essayer de jouer aux dures… T’as entendu parler de la Mouette Sanglante ? »

Caiomhe hocha de la tête : « Des corsaires de l’Alliance, le capitaine est un dénommé Habenacht. »
« On connait la concurrence j’vois… », constata l’agent de la Main Brisée en s’affalant confortablement dans sa chaise, « On compte plus le nombre de navires de ravitaillement qu’il a pillé et coulé. Il y a une semaine, un de nos navires de guerre léger déguisé en navire marchand lui a collé une belle rouste mais on n’a pas réussi à l'envoyer par le fond. La Mouette Sanglante mouille au nord de Theramore, dans les tarides, en attente de réparations. Un gros chargement est arrivé. »
La jeune Elfe voyait où il en venait, une belle opportunité en effet : « de la voile, du bois, des munitions, des armes… »
« Tout ce dont vous avez besoin. Quant à moi, ma mission c’est de m’assurer que cette foutue Mouette Sanglante passe autant de temps que possible à quai. La garnison est occupée avec les assauts répétés sur le fort, les corsaires sont tous entrain d’écouler leur paie à Theramore en attendant que leur bateau soit fonctionnel… Cible facile. Si vous me fichez suffisamment le boxon pour que les réparations ne puissent pas reprendre avant trois ou quatre bonnes semaines, plus personne viendra vous emmerder avec votre… statut. »

L’orc posa une carte avec de nombreuses annotations : position du navire, du ravitaillement, une estimation des forces en présence… Caiomhe les observa et esquissa un sourire.
« Le vandalisme, c’est du bonus, ça n’apportera rien au Ronae. »
« T’sais minette, j’t’aime bien, alors je vais pas te démonter la mâchoire pour être entrain d’essayer de négocier alors que je t’offre une affaire en or là », répliqua l’orc avec diligence, « L’immunité c’est déjà un sacré paiement, ça vaut bien plus que de l’or. Pousse pas trop. »

L’agent de la Main Brisée se leva, laissant encore une fois la bière pleine trainer sur la table :
« Tu peux garder la bière, minette. »
La jeune Elfe esquissa une légère moue, il n’avait pas totalement tort. Malgré les risques que cette association présentait, elle pouvait aussi être fructueuse et particulièrement rentable, en plus de leur assurer une certaine stabilité sur le territoire de la Horde. Restait à voir quelle serait la contrepartie…
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Leylee
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MessageSujet: Re: Le contrat de la Main Brisée   Le contrat de la Main Brisée I_icon_minitimeVen 1 Avr - 10:17

Azshara, nuit du 30 au 31e jour du 3e mois.
Marée haute: 0h40, 12h25. Marée basse: 7h, 19h17. Coeff: 60.
Vents dominants: WNW 5-15 noeuds. Temps dégagé.
Pression barométrique à 2h alt.0: 1013,5mb. Evolution horaire moy: -0,25mb.
Humidité relative: 58%. Ev. hor. Moy: +0,25%.

Assise au sommet des caisses de butin, elle balançait ses jambes dans le vide avec une attitude presque enfantine. Leylee commençait à ressentir une douleur diffuse à mesure que la tension liée au combat commençait à retomber. Mais elle ne souffrait que d'estafilades, contusions et meurtrissures mineures, la routine après de tels affrontements. D'autres avaient été plus gravement atteints, et son regard inexpressif suivait désormais les soigneurs qui s'activaient sur les blessés tandis qu'elle passait en revue les événements de la soirée tels qu'elle allait bientôt devoir les relater dans le journal de bord...
*****

Un peu plus tôt dans la journée, un informateur avait signalé l'arrivée d'un chargement d'armes, de matériaux de construction et de marchandises diverses à l'embarcadère du fort du Guet du Nord. Ces ressources étaient-elles destinées au fort lui même, ou devaient-elles ensuite être acheminées vers d'autres zones du front? Les humains avaient ils décidé de faire transporter leur ravitaillement par voie maritime en raison du pillage d'un de leurs convois terrestres moins d'une semaine plus tôt? Tout cela avait assez peu d'importance aux yeux de l'équipage pirate, pour qui seules comptaient la nature et l'accessibilité du butin.
Le Ronae étant partiellement détruit, ce chargement semblait providentiel pour accélérer les réparations et le réarmement du navire. La configuration du site paraissait idéale puisque l'embarcadère était situé sur la plage en contrebas du fort, légèrement à l'écart, et surtout à l'extérieur des fortifications, ce qui le rendait d'autant plus vulnérable. Les marchandises étaient entreposées à l'air libre en attendant d'être transférées ailleurs. Elles ne demandaient pour ainsi dire qu'à être volées.

Les pirates gagnèrent une île proche, depuis laquelle ils prirent le temps d'observer les allées et venues le long de la côte, constatant que le navire qui avait acheminé le chargement était déjà reparti après l'avoir déposé à quai. Plusieurs balistes et mortiers neufs étaient alignés le long du ponton et sur la plage, attendant d'être redéployés ailleurs. Ces pièces d'artillerie terrestre présentant peu d'intérêt aux yeux de l'équipage, les objectifs étaient clairs: prendre tout ce qui méritait de l'être, incendier ou saboter le reste afin de donner des gages à l'informateur dont les renseignements avaient permis d'organiser l'opération, et qui servait les intérêts de la Horde.

Les premières étapes se déroulèrent sans grande difficulté, l'équipage du Ronae n'ayant aucun mal à se rendre maître d'une zone de débarquement défendue par quelques ouvriers et une poignée de soldats de garnison fatigués. La surprise était l'élément primordial dans cette phase de l'opération: aucun bruit superflu, aucun cri, aucun fuyard ne devait alerter le fort. Les pirates eurent ainsi le temps de rassembler le butin sur le ponton, d'obturer la lumière de mise a feu des mortiers et d'entasser divers déchets et matérieux inflammables sous les balistes.
C'est au moment où ils étaient sur le point d'entamer l'évacuation que tout se mit à aller de travers.
Un des pirates aperçut un éclaireur humain, bientôt rejoint par toute une meute de ses semblables. Ils ne portaient pas l'uniforme de la garnison du fort, mais celui d'une unité postée plus au sud, dont les combats acharnés dans la région avaient déjà fait couler pas mal de sang et d'encre. Leurs armures lourdes, leur supériorité numérique, tout augurait d'un combat difficile.
L'équipage du Ronae eut tout juste le temps de mettre le feu aux balistes avant qu'un premier assaut ne le contraigne à reculer jusqu'à l'embarcadère, où il en essuya un second avant de lancer à son tour une dernière charge dans les rangs ennemis afin de récupérer un prisonnier tombé entre leurs mains.
L'excellence des soigneurs des deux camps faisait durer les affrontements. Mais si personne ne semblait clairement avoir le dessus, il ne faisait aucun doute que les pirates ne tiendraient pas indéfiniment s'ils s'enlisaient dans un combat d'usure. De moins en moins nombreux à mesure que te temps passait, leurs combattants encore valides se contentaient donc de tenir le temps nécessaire à l'évacuation d'une partie du butin tandis que les blessés s'accumulaient de part et d'autre d'un ponton de plus en plus endommagé, rendu glissant par le sang répandu sur les planches...
*****

Leylee interrompit brusquement le cours de ses souvenirs. L'équipage était désormais en sécurité, et d'autres sauraient certainement mieux relater les faits d'une manière épique et flamboyante propre à distraire les amateurs de récits d'aventure et les poivrots des tavernes de port entre deux chopines. A moins qu'ils n'en tirent une interminable description du sang ruisselant en arabesques de poésie de bazar sous le pâle reflet de la lune et tout le tralala. Elle s'en sentait incapable, et n'en ressentait d'ailleurs ni la nécessité ni l'envie. Traversant le pont, zigzaguant entre les blessés pour rejoindre sa cabine en compagnie de Caiomhe, elle marmonna laconiquement: « On s'est battus, le sang de ces fils de Garithos a coulé autant que le nôtre, on est rentrés avec du butin, et maintenant il faut préparer la suite des opérations. C'est tout. »

Plus tard dans la nuit, elle prendrait sa plume afin de noter dans le journal de bord:

« Azshara, nuit du 30 au 31e jour du 3e mois.
Marée haute: 0h40, 12h25. Marée basse: 7h, 19h17. Coeff: 60.
Vents dominants: WNW 5-15 noeuds. Temps dégagé.
Pression barométrique à 2h alt.0: 1013,5mb. Evolution horaire moy: -0,25mb.
Humidité relative: 58%. Ev. hor. Moy: +0,25%.

Un peu plus tôt dans la journée, un informateur avait signalé l'arrivée d'un chargement d'armes, de matériaux de construction et de marchandises diverses à l'embarcadère du fort du Guet du Nord... »
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MessageSujet: Re: Le contrat de la Main Brisée   Le contrat de la Main Brisée I_icon_minitimeSam 2 Avr - 19:00

III – Les affaires reprennent
Que penser de cette opération ? Caiomhe était partagée. Bien que très satisfaite du butin et des dégâts causés, elle demeurait consciente que le contrat avec la Main Brisée était assez précis et peut-être pas totalement rempli.
« Mais qu’est-ce qui vous est passé par là tête ?! », s’était brutalement exclamé l’Orc, manquant de renversé sa bière.
« La Mouette Sanglante n’était pas là mais le ravitaillement y était, l’ennemi était attaqué, on n’allait pas rater cette opportunité », argumenta calmement la jeune Elfe.

L’agent de la Main Brisée ne semblait pas convaincu : « Et maintenant ils vont aller se mettre à quai à Theramore même, plus moyen de le fiche en l’air avant la fin des réparations ! »
Caiomhe se pencha en avant, soutenant le regard de l’Orc sans ciller. Elle en avait vu d’autres malgré sa trompeuse apparence de jeune fille précieuse et fragile. Le navire comptait sur elle pour défendre ses intérêts, il n’était pas question de flancher maintenant.
« Même si le contrat stipulait cette condition, ce qui n’est pas le cas, la conclusion aurait été de toute manière identique. Vous ne nous avez pas demandé de couler la Mouette Sanglante tant que nous étions sur place, elle aurait donc bougé après l’attaque. Elle est encore en état de naviguer le long de la côte, mais lentement et vulnérable. D’ailleurs je suis surprise que vous n’ayez pas profité de cela pour l’envoyer par le fond. »

Un long silence plana autour de la table, l’Orc laissa échapper un grognement qui tenait plus de la frustration. Caiomhe esquissa un sourire alors qu’elle comprenait soudain ce qui s’était probablement passé : « Et en fait c’était cela que vous aviez prévu n’est-ce pas ? Mais manque de chance, ce soir, un rejeton de Garrosh n’en faisant qu’à sa tête à lancé l’assaut. La Mouette Sanglante a décampé aussitôt que la vigie à aperçu les navires arriver, soit un jour trop tôt pour vos navires de guerre qui devaient l’intercepter le lendemain alors qu’il faisait voile vers Theramore. »

A nouveau le silence, l’Orc toisa l’Elfe. Etait-il surpris, impressionné, agacé ? Caiomhe n’en était pas bien certaine, les expressions faciales et le langage corporelle des orcs demeuraient encore un peu obscures pour elle. L’habitude de les voir toujours hurler et frapper tendait à rendre difficile l’apprentissage des attitudes plus subtiles qu’ils pouvaient avoir.
« Pourquoi vous avez attaqué alors que le navire était pas là ? » insista l’agent, provocant une pointe d’agacement chez son interlocutrice.
« Je vais encore devoir me répéter ? Le ravitaillement était là, on bosse pas pour vous, ok ? C’est pas parce que la mission de notre contrat est compromise qu’on va pas se servir si on a une belle opportunité. Et en prime, le contrat était de s’assurer que la Mouette Sanglante soit pas une menace pendant au moins un mois. Eh bien si vos services sont pas complètement nuls, et qu’elle a bien été à quai à côté du Fort du Guet du Nord, je vous assure qu’entre le temps qu’elle va perdre à rallier Theramore et le temps que Theramore trouve rien de mieux à foutre que de réunir l’équivalent de ce qui a été pillé et saboté pour la remettre à flots, vous l’aurez votre foutu mois. D’ailleurs si vous avez une frégate dans le coin, elle a peut-être encore le temps de l’intercepter. »

Un nouvel instant passa alors que les deux intervenants se jaugeaient, Caiomhe ne laissa pas le temps à l’Orc de reprendre : « C’est de votre côté que ça a merdé, pas du nôtre. J’ai peut-être l’air d’une gamine mais j’ai déjà vécu deux fois ton âge l’Orc. Et le genre de plan que tu es entrain de nous faire crois bien que dans la noblesse elfique on en mange à tous les petits déjeuners. Tu n’arriveras pas à rejeter la faute sur le Ronae pour ce qui -aurait- pu ne pas marcher… »

L’agent de la Main Brisée frappa la table des deux mains en se levant.
« Tu t’prends pour qui minette ?! T’as la moindre idée d’à qui tu parles ?! » vociféra-t-il, provocant un silence de mort dans la taverne et attirant de nombreux regards. Seul son souffle lourd résonnait à travers la pièce… lentement, il se rassit, retrouvant un semblant de calme. La vie reprit son cours.
« Je sais pas si ton rafiot a prit une excellente ou une terrible décision lorsqu’ils t’ont laissé prendre en main nos discussions, minette », grinça-t-il en collant une grosse bourse tintant sur la table, « Vous avez foutu un beau bordel… voilà une petite rallonge, pour vous aider à lancer votre petit commerce. »

L’Orc retrouva son sourire, et répliqua immédiatement au regard surpris de Caiomhe : « Demande pas, je t’ai déjà dit qu’on vous avait à l’œil. La bourse contient aussi quelques laissez-passer en cas de gros pépins. Vous devriez pas en avoir besoin donc j’vous demanderais de les utiliser le moins possible, les instructions sont déjà parties. »
L’agent de la Main Brisée se leva et donna une tape sur l’épaule de l’Elfe : « Bien jouée, pour le sabotage et pour les négociations. On s’reverra bientôt, on en a pas fini avec Habenacht. Tu peux garder la bière, minette. »

L’Orc quitta les lieux, laissant la bière pleine comme à son habitude. Caiomhe savait qu’elle venait tout juste de remporter un affrontement important, une lutte d’influence et de domination. C’était aujourd’hui qu’elle devait prouver que le Ronae était un partenaire, pas juste un équipage qui se fera trimballer par la Main Brisée comme bon lui semble. Elle était à peu près sûre que chaque instant de cet entretien avait été un test…
Elle s’empara de la bourse, une belle petite somme et les laissez-passer, plus la garanti d’être laissé tranquilles. Un sourire satisfait, presque joyeux se dessina sur les lèvres de la navigatrice. Les affaires reprenaient enfin.
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MessageSujet: Re: Le contrat de la Main Brisée   Le contrat de la Main Brisée I_icon_minitimeJeu 5 Mai - 8:53

Après plus de douze heures de sommeil, et malgré les soins reçus, elle se sentait encore considérablement affaiblie. Pourtant, aucune de ses blessures n'était réellement grave. C'était leur nombre, leur accumulation qui la handicapaient. Leylee avait perdu du sang. Beaucoup de sang. Elle l'avait senti à la très nette augmentation de son rythme cardiaque et à la sensation de soif qui avaient précédé l'intervention du druide Borosh. Des mécanismes d'adaptation classiques, qu'elle savait destinés à compenser la perte de sang par l'accroissement du débit, du volume liquidien des vaisseaux et de la pression artérielle.
La jeune elfe se mordit la lèvre inférieure pour ne pas grimacer tandis qu'elle tirait sur les pansements collés aux plaies par le sang coagulé. Elle les laissa tomber et ricana brièvement en constatant qu'elle avait activé un autre dispositif d'adaptation classique consistant à ne considérer son corps que comme un assemblage mécanico-alchimique complexe, dépouillé de contenu émotionnel et de tout le charabia mystique dont l'enrobaient prêtres, druides ou chamans. "N'empêche qu'ils font mieux le boulot que toi avec tes pommades, tes potions et tes onguents", marmonna-t-elle d'une voix éraillée en prenant un miroir pour mieux examiner ses plaies.

La mission de la veille n'avait pas été un fiasco complet, songea-t-elle. Bien sur, les pirates avaient du détaler, poursuivis par des ennemis deux fois plus nombreux. Mais le but n'avait jamais été de les affronter, juste de mettre la main sur des documents portuaires. Certes, ils n'avaient pas gardé ces documents longtemps et ne les avaient plus en leur possession. Mais elle avait eu le temps d'y jeter un coup d'oeil pour s'assurer que c'était les bons, et avait pu voir l'information qu'ils étaient venus chercher, celle qui avait justifié tout ce cirque.
"Bon d'accord, on s'est pris une branlée", grogna-t-elle finalement. "Mais on est tous rentrés vivants, et on a ce qu'on voulait."
Avec un tiers des effectifs annoncés en moins, aurait-elle du annuler une fois de plus une opération qui avait déjà été reportée? Assurément non, songea-t-elle en nettoyant soigneusement ses plaies. Lorsqu'une mission repose avant tout sur la discrétion, la vitesse d'exécution et la fuite, les combats sont un impondérable qui doit être pris en considération, mais ne doit pas être traité comme le facteur déterminant. La preuve en était que les pirates avaient tout de même obtenu ce qu'ils voulaient malgré une défaite incontestable.

A peine rentré au navire, l'équipage avait vu débarquer Xanato, ancien compagnon d'armes qui avait trahi son serment et était porté déserteur depuis plusieurs jours. Il revenait se pavaner à bord comme si de rien n'était, sans même sembler comprendre ce qui lui était reproché, alors que tout le monde était encore en train de panser ses plaies. Des plaies qui auraient sans doute été moins nombreuses s'il y avait moins de gens comme lui, sur qui il est tout simplement impossible de compter.
En silence, Leylee se souvint du traitre exécuté l'année passée. Le seul dans l'histoire du Ronae. Il avait été écorché vif puis hissé au grand mât afin que chacun puisse assister à son agonie, qui avait duré des heures. Beaucoup de désagréments, finalement, puisque cela avait attiré les mouettes qui avait recouvert le pont de leurs déjections. Mais peut-être cela faisait-il partie de l'exemple qui devait être donné: montrer que les traitres à l'équipage disparaissent du navire sous la forme de fientes balayées à la première corvée de nettoyage. Montrer que la compréhension a ses limites, et qu'en dehors de quelques exceptions notables, la capacité d'empathie de Leylee restait plus atrophiée que les couilles d'un gnome à poil en Norfendre.
"Peut-être sera-t-il nécessaire de refaire un exemple prochainement", songea l'elfe en ramassant des bandages propres, après avoir appliqué un onguent. "Enfin, l'essentiel est qu'on connait désormais l'itinéraire de notre cible et sa prochaine destination. Nous opterons pour un mode opératoire plus performant et tâcherons de recruter d'ici là."
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