Prologue, première partie
Dans les ombres d’un bâtiment en flammes, un jeune homme patientait, à l’abri des yeux indiscrets. Le chaos qui l’entourait ne semblait point le perturber ; au contraire, il était calme, observant les orques se déchainer sur les habitants de Strahnbrad, les soldats de Lordaeron se déchainant à leur tour sur les peaux-vertes. Il sourit à la vue des multiples corps, jonchant le sol. Un peu plus pour moi. Il attendit que le combat se calme un peu, et que les soldats continuent la poursuite des orques.
Il sortit de sa planque, et s’agenouilla à côté d’un corps d’orque. Il passa rapidement les mains sur le peu de vêtements qu’il portait, et inspecta le corps par la suite. Sur l’oreille gauche de l’orque pendouillait une broche en or. Edvun sourit. Dégainant une petite dague fourrée dans sa sacoche, il trancha rapidement l’oreille de l’orque, et plaça la broche, et l’oreille, dans son sac.
Il répéta ce processus sur une dizaine de corps, jusqu’à que son sac sonnait joyeusement avec le son d’or volé. Se relevant, il regarda les alentours. La plupart des bâtiments étaient maintenant en flammes. Quelques rares survivants soignaient leurs maux, ne se souciant pas du jeune voleur parmi les corps jonchant les rues de Strahnbrad. Bon, y’a plus rien dans ce coin. Il est l’heure de continuer ma route.
Prenant la route allant au nord, il suivit de loin la brigade de soldats poursuivant les orques. Après une petite heure ou deux, il se posa contre un arbre, et regarda ses gains de la journée. Il plongea la main dans son sac, et sortit la première chose qu’il avait empoché : l’oreille d’orque, avec la broche en or. D’un geste sec, il déchira la broche de l’oreille, et se débarrassa de ce dernier dans les buissons. Il inspecta la broche en détails, prenant compte des petites inscriptions sur le derrière, et le petit saphir qui ornait le centre. Ce n’est pas orque, ça… Il sourit à l’idée qu’il avait su voler d’un voleur. Ca rapportera un bon prix à la capitale, de toute façon. Il continua d’inspecter chaque objet en détail, et était tellement préoccupé qu’il ne vit pas le soldat en approche.
« Hep ! Toi ! T’fous quoi ici ? » demanda le soldat en s’approchant. Edvun fourra l’objet qu’il inspectait dans son sac rapidement, et regarda l’homme en armure, prenant en compte l’épée bâtard qui était posé sur son dos. Il pensa rapidement, et décida de jouer la carte de l’innocence.
« Bonjour m’sieur ! Euh, ce que j’fais ici ? J’me… promène ! Oui. » Le soldat regarda le jeune homme, puis dit :
« J’vous crois pas. Alors soit vous m’dites ce que vous foutez ici, soit toi et moi, on va avoir un problème. » Le soldat jeta un regard noir à travers son casque. Edvun se fendit en larmes.
« S’il… s’il vous plait ! M’faites pas d’mal ! J’me suis… j’me suis enfuit de chez moi ! J’en pouvais plus ! » Le regard noir du soldat se dissout presque instantanément.
« Et c’est ou, chez toi ? »
« Strah… Strahnbrad, m’sieur ! » Edvun renifla un coup, et arrêta de pleurer. Le soldat enleva son casque et regarda le jeune homme. « Monsieur, j’veux rentrer ! J’peur ici ! »
« Mon gars, Strahnbrad est parti en cendres. T’as pas vu les orques passé ici ? » Edvun fit semblant à nouveau de se fendre en larmes.
« Stra…Stra… Strahnbrad ? Dé… dé… truit ? » Edvun prit un moment pour se composer, puis continua. « J’ai… j’ai entendu des bruits sur la route, donc j’me suis caché. Je n’ai pas regardé ce que c’était. »
« C’était probablement les orques. T’as eu d’la chance, mon gars, » répondit le soldat. Il remit son casque, et pensa un petit moment. « Viens ‘vec moi. Je t’accompagnerais jusqu’à la prochaine ville. Après, faudra t’débrouiller seul. »
Edvun hocha la tête, se relevant, faisant attention de ne pas trop secouer son sac, et suivit le soldat.[u][center]